• Justice et droits de l'Homme : la Côte d'Ivoire s'emploie à renforcer l'état de droit

Après la crise post-électorale de 2011, la Côte d'Ivoire s'est fixée le pari de bâtir un Etat moderne, dont le renforcement de l'état de droit et la protection des droits de l'homme constituent l'un des fondamentaux. Pour y parvenir, le gouvernent ivoirien a entrepris de nombreuses réformes institutionnelles, structurelles et a doté les services judiciaires d'infrastructures modernes.

Pour le volet institutionnel, ce sont 24 textes majeurs qui ont été adoptés portant notamment sur les réformes des juridictions suprêmes, les codes de procédures et de lois. Ces textes contribuent à renforcer la qualité des institutions de la gouvernance et donc à garantir l'Etat de droit.

Au titre des infrastructures, 17 juridictions et 18 établissements pénitentiaires existants ont été totalement réhabilités et équipés. Le Tribunal de Première Instance de San-Pédro et la Ferme Pénitentiaire de Saliakro ont été construits. D'autres constructions sont en cours et concernent, entre autres, les TPI (Tribunal de Première Instance) d'Abobo et de Bingerville, les Cours d'Appels de Daloa et Korhogo, la Prison de Haute Sécurité de Korhogo, l'Institut National de Formation Judiciaire (INFJ) de Yamoussoukro et le Centre de Formation Continue d'Abidjan. Chose qui devrait porter de 39% en 2011 à 42% en 2021, le taux de couverture du territoire par les juridictions. Sur le plan institutionnel, la Cour d'Appel de Commerce d'Abidjan a été créée et rendue fonctionnelle.

L'Etat ivoirien a fait des efforts de recrutement pour rendre le secteur plus performant. Il s'agit, entre autres, du recrutement exceptionnel et du déploiement de 2 000 nouveaux agents pénitentiaires parmi les « démobilisés » en 2012, de 25 magistrats par an sur la période, soit 225 magistrats, et du recrutement de greffiers, personnels pénitentiaires, personnels de la Protection Judiciaire de l'Enfance et de la Jeunesse.

Sur le plan socio-économique, plusieurs réformes ont été entreprises. Entre autres, l'opération de déclaration des naissances des élèves du primaire à l'état civil, qui a permis, à la date du 16 mai 2018, de délivrer 302 416 extraits de naissances sur un objectif de 1 165 325 ; la mise en place d'une ligne budgétaire pour le financement de l'assistance judiciaire et l'installation d'un centre d'appel au sein du ministère.

Sur la période 2011-2020 des Services de Protection Judiciaire de l'Enfance et de la Jeunesse (SPJEJ) ont ouvert près les juridictions d'Abidjan Plateau, Yopougon, Man, Bouaké Bondoukou, Korhogo, Guiglo, Odienné et Soubré. Tout ceci pour renforcer la protection judiciaire de l'enfant victime, en danger, témoin ou en conflit avec la loi.

Et pour redynamiser le secteur de la justice en Côte d'Ivoire, un Secrétariat d'Etat chargé des droits de l'homme a été mis sur pied en 2018, piloté par la ministre Aimée Zébéyoux.